Une caractéristique centrale de l’addiction est la perte de volonté. Ce qui signifie que la volonté est bien souvent largement impuissante au départ.

Le Dr. William Lowenstein (addictologue et auteur de Ces dépendances qui nous gouvernent) définit l’addiction comme étant « une maladie dont les caractéristiques sont l’inefficacité de l’effort pour s’en sortir et la perte de la volonté ».

Il faut donc petit à petit redonner à la volonté la place de choix qui doit être la sienne. Pour ça une aide extérieure n’est pas un luxe !

Voici auprès de qui vous pouvez espérer trouver de l’aide :

  1. un ami
  2. votre conjoint
  3. un professionnel
  4. les DASA
  5. une personne de religion
  6. les forums

La technique qui m’a sauvé a consisté à mettre mon orgueil dans ma poche et à réguler ma consommation d’Internet très concrètement par un tiers. Car la volonté est éteinte par l’addiction à la pornographie. Cela permet de prendre de bonnes habitudes et de se détacher des mauvaises.

En fonction du degré d’addiction il peut-être utile, voire même indispensable d’aller consulter un spécialiste.
Voici différent types de personnes à qui s’adresser et pour quoi.

Un ami

Vous pouvez parler de votre addiction avec un bon ami. S’il n’est pas dépendant c’est mieux mais si il l’est, mieux vaut qu’il ait la volonté de s’en sortir aussi ! Evitez par exemple les cyber-copines tentatrices. Le plus souvent rien de bon à en tirer pour sortir de l’addiction

Un de mes potes m’avait promis de m’emmener au restau quand je serais tiré d’affaire. Cette perspective m’a amusé et motivé. Savoir que certains n’ont pas (ou plus) de problèmes sur ce point là m’a aidé à prendre conscience du caractère faisable du sevrage.
Samuel

Moi aussi, ça m’avait motivé de savoir que des potes vivaient sans porno et sans masturbation compulsive. Ça prouvait que c’était possible !

Le conjoint

Si le climat de confiance et d’écoute est bon dans votre couple, je vous conseille vivement d’en parler avec votre partenaire. Personnellement c’est ce que j’ai fait. Elle m’a compris et écouté. Ça nous a soudé. Nous avions convenus que je lui disais dès que je regardais du porno. Au début ça a plutôt bien marché. Au bout d’un temps ça a été trop dur à porter pour elle. Grâce aux techniques que j’ai mis en place j’ai finalement pu m’en sortir sans lui en parler à chaque fois.

De la même manière, je lui dit dès que j’ai peur de me sentir attiré par telle ou telle minette. Ça aide à dédramatiser. Évidemment ça n’arrive pas tous les quatre matins !

couple co dépendante

Parce que tous n’ont pas forcement le luxe de pouvoir en parler avec des proches dans leur vie privée, voici donc d’autres personnes accessibles et qui peuvent prendre le relais.

Un professionnel

Il y a plusieurs types de « praticiens » que l’on peut voir : psychiatre (qui est un médecin spécialisé), psychologue (non médecin), psychothérapeute…

Chaque psy petit avoir une approche différente : l’un aura une méthode liée à la psychanalyse freudienne, un autre lié à la psychanalyse analytique, à la thérapie familiale, etc. renseignez-vous près de chez vous. On trouve aussi sur Internet des psysdes sexologues qui consultent par téléphone ou Skype.

Il y a aussi partout en France des psychothérapeutes spécialisés dans les addictions (cabinet libéral ou un centre de soin). Voici deux annuaires dédiés aux addictions :

  1. Celui de l’IFAC,
  2. Celui d’Adict’Aide.
Je n’ai pas trop de recul sur ma thérapie car j’ai commencé à voir une psy que depuis septembre dernier. Et je crois que je ne suis qu’au tout début de ma thérapie. Ce qui est certain c’est que cela me fait du bien. Je n’ai jamais autant avancé que depuis que j’ai ces rendez-vous qui reviennent chaque semaine.
Stef

DASA

DASA France (Dépendants Affectifs et Sexuels Anonymes France) est une fraternité d’hommes et de femmes pratiquant le rétablissement selon le modèle établi par les Alcooliques Anonymes. Pour être membre de DASA il suffit d’avoir le désir de mettre fin à ses comportements de dépendance affective et/ou sexuelle. L’accès aux réunions est libre et gratuit. Il n’y a pas de cotisation ni de frais d’inscription à payer. Renseignez vous, il y en a sûrement près de chez vous. Si non, créez un groupe ! Les Alcooliques Anonymes ont fait leurs preuves, DASA aussi !

Ce que je dois à DASA, c’est vraiment d’avoir pu prendre du recul sur tout ça. Et puis se voir avec d’autres en vrai et sans faux-semblant ou pseudonyme, c’est très riche pour moi. Comme nous étions confrontés à des problèmes similaires, voir que certains trouvaient des façons d’opérer de vrais changements là où il fallait pour réussir à améliorer leur condition.
Dominique – actif aux DASA

DASA dépendants affectifs et sexuels anonymes

Une personne de religion

Si vous êtes croyant, une bonne idée peut être de rencontrer régulièrement un homme (une femme) de religion : imam, prêtre, religieuse, rabbin, moine ou bonze et qui sais-je encore… Mais ces rencontres doivent finir par atteindre des limites car on ne peut pas demander aux religieux d’être experts en tous les domaines, psychologie, théologie, sophrologie, sexologie, finances… Si ça peut vous aider en tous cas, n’hésitez pas.

Les forums

Il existe sur Internet des lieux d’échanges pour parler de sa dépendance avec d’autres hommes et femmes qui sont ou ont été dans la même situation (voir liens en pied de page).

Forum Dependance sexuelleLes forums présentent plusieurs intérêts :

  • ce sont des bases de données très riches sur le sujet puisque capitalisant des années de conversations, par toutes les approches possibles,
  • c’est aussi des « sites de rencontres saines » (même privées grâce à la messagerie privée intégrée), et beaucoup de conversations se font en off. C’est très important car la lutte contre l’addiction au sexe, c’est aussi la lutte dans les moments de solitude
  • l’entraide est personnalisée selon la personnalité de chacun.

Attention ceci-dit car pour  moi les forums peuvent être une aide pendant un petit temps. Mais si vous me demandez mon avis, je crois qu’on fini par tourner en rond. Rien ne vaut le contact humain, le vrai pour s’en sortir. Pas le virtuel.

Conclusion

En conclusion, je dirais que toutes ces approches sont complémentaires. Si vous décidez de partager sur votre addiction avec telle ou telle personne et que ça ne vous fait pas avancer, alors changez ! Variez les moyens, et ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier !

Pour aller plus loin :

Avant j'étais accro au porno