Sophie (le prénom a été changé) m’a envoyé son témoignage. Son mari était porno dépendant et s’en est sorti. Merci Sophie ! Pour votre histoire !
J’ai très tôt su que mon mari avait un problème avec la pornographie (bien avant notre mariage), tout simplement parce qu’il a eu le courage et l’honnêteté de m’en parler. Je ne lui en ai pas voulu parce que j’ai surtout vu à quel point ça le faisait souffrir. Moi qui n’y connaissait rien à tout ça, je l’ai vu au bord des larmes.
J’ai essayé de l’aider en lui proposant de fêter les anniversaires de non-consultation (1 mois, 2 mois etc…), en l’encourageant… Je crois que ça a beaucoup soudé notre couple et ça nous a appris à nous connaître vraiment, même dans les côtés obscures de notre personnalité. Cela m’a aussi donné une immense confiance en lui, qui dure toujours aujourd’hui.
Je reste vigilante, mais toujours pour l’aider, pas pour le « fliquer ». Il s’en est super bien sorti ! Nos rapports sexuels sont beaux et si je peux m’abandonner dans ses bras, c’est aussi parce que j’ai conscience de tous les efforts qu’il a fait pour moi dans ce domaine.
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Bonjour, et merci pour votre site que je viens de découvrir.Merci aussi à Sophie pour son témoignage, c’est des Femmes comme elles qui pourraient nous aider en comprenant cette souffrance ultime liée à notre conscience plus ou moins en rapport avec la culture judéo-chrétienne.Étant porno-dépendant j’espère que ce site m’aidera.Les conseils semblent bons et incitent à être mis en application. Je consulte un thérapeute mais ce sujet ne lui semble pas grave, il nous faudrait une association des pornos-dépendants anonymes avec l’aide d’un professionnel à mon avis ou de quelqu’un de formé aux relations humaines.Cela est ‘il possible en France.
Bravo pour votre courage et votre engagement.
Merci pour vos encouragements ! Si votre thérapeute ne vous convient pas vous pouvez toujours en changer. Il existe une association comme celle que vous décrivez. Jetez un oeil sur la page « En parler », il s’agit de DASA France. À mon tour de vous encourager dans votre chemin vers le sevrage : courage et souplesse ! :-)
Bonjour
En couple depuis 30 ans mon mari a une addiction au sexe par internet depuis 4 ans
Je ne demande qu’a l’aider mais il refuse de me parler
Je suis prête à tout entendre
Nous n’avons plus de relations ni sexuelle ni de vie commune
Nous vivons dans le même appartement comme des colocataires
Pourtant avant son addiction nous étions des libertins et cela a été une escalade de rencontres et de pratiques aux qu’elles j’ai dit non mais c’était trop tard ne voulant pas accepter certaines choses …
Il consulte une psy depuis 2 mois mais c’est de pire en pire
Et il pense au divorce maintenant
Voila ma lamentable histoire au bout de 30 ans et des tonnes de mouchoirs , de nuits blanches et d’idées noir
Si vous êtes dans mon cas bon courage et félicitations à ceux qui s’en sont sortie si cela est vraiment possible
Coralie, les mots sont faibles pour répondre à un tel commentaire, à une telle histoire…
Courage !
Merci Coralie pour ton témoignage!
Je te souhaite beaucoup de courage et des solutions pour toi ou ton couple!
C’est tellement politiquement incorrect de dire que les pratiques hors d’une relation d’amour et de fidélité (porno, libertinage, jeux SM, de groupe, masturbation, prostitution,…) peuvent conduire à une escalade menant à de terribles souffrances. Il y a qu’a voir comme 50 nuances de grey est encensé par l’ensemble des médias!
J’aime vraiment ce témoignage, merci.
Le plus difficile en couple lorsque l’on est dépendant, c’est la position de l’honnêteté entre les deux…
Evidement rien ‘nest parfait et c’est justement là que souvent le bas blesse. Dans mon cas, étant « l’homme », je l’ai vécu dans le sens ou la « femme » se positionnait de manière céleste.
C’est à dire que lorsque j’ai avoué je suis devenu le fautif, des formes d’aide plus ou moins violentes, des rejets (ça c’est le plus courant). Avec le recul ma dernière compagne était elle aussi très faible sur certains sujets, j’ai alors compris que je ne devais pas me soumettre totalement juste parce que je suis addict. Cela étant néfaste sur le travail de confiance en sois et en l’autre, la soumission fait partie de la vie de couple. Mais la faiblesse ne doit pas être le prétexte à la domination, finalement un travail sur l’humilité peut-être rédempteur à l’addiction et à l’addiction dans la vie de couple.
Même sans addiction nous avons femmes et hommes, nos perversités, nos démons, nos erreurs passées, l’accepter chez sois aide à l’accepter chez l’autre.
Il me reste encore à travailler sur le sevrage, à rencontrer quelqu’un, il me reste tout simplement à aller de mieux en mieux.
Salut MrG,
Évidemment, c’est un travers délicat à éviter que de se placer en situation de supériorité pour la personne aidante. C’est tout à fait destructeur.
Parfois, quelque chose est brisé et il faut du temps pour reconstruire.
Tu as bien raison quand tu dis : « il me reste tout simplement à aller de mieux en mieux. »
Good luck !
Bonsoir,
je suis porno dépendant depuis de très nombreuses années.. Ça a été progressif et ça s’est intensifié au fur et à mesure que j’accédais facilement à internet. J’ai 35 ans, j’ai rencontré ma première femme à 29 ans. C’est une femme magnifique et elle était l’amour de ma vie de même que j’étais le sien. Notre relation s’est passée merveilleusement bien dans les premiers mois. Je ne visionnais plus de pornographie. Au bout d’un moment, j’ai recommencé pour ne plus m’arrêter jusqu’à notre séparation l’été dernier. Elle a découvert mon trouble assez tôt, j’ai été pris en flag. Elle est restée malgré tout. Je vous passe les détails mais je suis à un stade grave de l’addiction et j’ai détruit notre amour (ainsi que ma vie en général) à cause de celle ci. Elle est maintenant en couple avec un autre homme. C’est moi qui ai voulu mettre un terme à cette relation car j’avais peur de moi même. Elle ne comprenait pas et elle s’est accrochée longtemps, elle a voulu m’aider, elle a fait preuve de beaucoup de patience et de courage. C’est quand il était trop tard que je me suis rendu compte de l’énormité de la bêtise que j’avais commise. J’ai essayé de le lui expliquer mais elle me disait qu’elle était brisée et qu’elle était amoureuse de l’autre homme. J’étais désespéré pendant de nombreuses semaines et le suis encore aujourd’hui. Ça va un peu mieux quand même mais je ne suis pas guéri de l’addiction. Je ressens un très grand sentiment de culpabilité car je l’ai fait terriblement souffrir. Je suis suivi maintenant en addictologie. C’est une démarche indispensable pour toute personne qui pense être addict et qui veut s’en sortir. Ce trouble est terrible et le travail à faire pour « guérir » doit passer, en plus d’ une aide, par un bouleversement radical de nos habitudes quotidiennes et demande une volonté à toute épreuve. Le passé est le passé, il est impossible de le modifier. La seule chose à faire, c’est d’avancer et d’avoir des projets. C’est le plus dur pour moi maintenant.
Bref, désolé pour la longueur du message.
Bonne soirée.
Merci pour votre témoignage,
Je voudrais le compléter en apportant le mien qui lui ressemble un peu.
De la même manière, j’ai été mise au courant par mon mari (fiancé à l’époque) de son addiction d’alors à la pornographie. IL était mal ce jour là et je voyais bien que quelque chose n’allait pas. En insistant, il a fini par me dire le pourquoi: il avait visionné du porno et comme à chaque fois après, il se sentait mal. Je me souviens d’avoir reçu comme un coup de poignard à l’annonce. Je tombais des nues, j’étais complètement étrangère à tout cela; je ne savais pas alors que c’était si répandu.
Mais son aveu plein d’honnêteté et en même temps, sa souffrance m’avaient complètement bouleversés également. Je me souviens avoir pleuré tellement avec lui parce qu’il m’avait avoué.
Le chemin m’a paru long… Je me souviens d’avoir oscillé entre la colère, entre la profonde tristesse, et le désir de l’aider, l’incompréhension aussi (pourquoi se faisait il autant de mal, et pourquoi n’arrivait il pas à arrêter pour moi). Finalement, parce que je l’aimais, j’ai décidé d’être avec lui sur ce chemin pour qu’il s’en sorte.
Les instants les plus difficiles étaient d’entendre, et de réentendre qu’il était retombé… Il n’arrivait pas à me l’avouer de lui même mais je sentais qu’il y avait quelque chose, et je poussais la question. Et même à un moment donné, je lui posais régulièrement la question. Pas pour le fliquer, mais dans le but de prendre soin de lui et parce que je voulais à tous prix cette confiance, et donc la vérité.
A chaque fois, à chaque rechute, la même colère intérieure, le même combat. Le silence d’abord, pour moi arriver à accuser le coup, puis le pardon et le désir de trouver ensemble une solution.
Nous avons décidé ensemble de mettre un filtre sur son téléphone, sur son ordinateur, pour limiter les accès. Nous nous sommes aussi renseignés sur l’addiction en elle même. Il a beaucoup lu de livres, notamment le vôtre qui l’a beaucoup aidé. Nous comprenions que c’était un combat à mener, qu’il y avait des solutions. Nous avons repéré ensemble les situations où il était plus vulnérable, et où il devait être plus vigilant. Souvent, même après un temps sans visionnage, c’est moi qui lui rappelait qu’il allait être dans une situation de vulnérabilité, et qu’il devait se tenir prêt, et ne pas se laisser surprendre. (semaine de déplacement au boulot, fatigue et zonage sur son portable en fin de journée…). Nous avons aussi cherché ensemble les activités qui le gratifiaient et renforçaient son estime de lui même, sa créativité, et qui l’éloignait complètement de la pornographie: il s’est mis au jardinage, à construire des meubles en bois.
Bref… après tout ce temps, je peux dire aujourd’hui que ce chemin de sortie de cette dépendance aura été finalement un haut lieu d’amour puisqu’il nous a appris à nous pardonner l’un à l’autre, et que notre amour en est chaque fois ressorti plus fort !
Il me semble que les clefs sont de comprendre cette addiction,
pour l’addict, de se savoir addict,
de choisir la vérité dans le couple,
(se dire être seul concerné par l’addiction est complètement in-entendable pour la femme qui le perçoit elle dans sa constitution comme une tromperie)
de croire, et de s’accrocher au fait que l’on peut s’en sortir ! (c’est le propre de la pornographie de faire perdre toute confiance en soi, donc de faire croire qu’on n’est qu’une larve et qu’on ne pourra jamais s’en sortir)
Bref… voilà quelques petits mots qui j’espère seront encouragements pour ceux qui sont sur ce chemin !
de se faire aider, et d’accepter que l’on a besoin d’aide