L'île des plaisir (un peu comme les films X)Le sexe virtuel peut-être défini de plusieurs façons. On parle de « softporn », de « hardcore », de « charme », ou encore « d’érotisme ». Le dépendant à la pornographie comprend vite que tous ces termes sont intimement enchevêtrés et désignent un tout pour lui.

Il n’est pas sans dangers.

On ne devient pas accro au porno en tombant dans la marmite d’un coup. On en goûte un peu comme on lèche la cuillère après avoir fait un bon gâteau au chocolat. Ensuite, on en prend un peu plus souvent, puis un peu plus… Jusqu’à se rendre compte un jour que l’on est drogué et dépendant.

On trouve beaucoup de site qui incitent à éviter la pornographie mais après tout pourquoi ? Il n’y a pas de mal à se faire du bien disait mon grand-père.

Il ne faut pas la rejeter par principe mais comprendre vraiment pourquoi on veut s’en débarrasser. Après réflexion, j’ai pu distinguer 3 raisons principales qui font de la pornographie une mauvaise herbe à éradiquer de nos vies :

  1. Il chosifie l’être humain
  2. Ça devient une drogue
  3. Le danger de l’isolement
  4. Les bénéfices d’un sevrage :
  5. Bonus : 100 raisons de ne plus consommer

Solitude liée au porno

Le porno chosifie l’être humain

Faites le test si vous ne l’avez jamais fait : dès qu’une jolie fille bien apprêtée, fraîche et sexy passe dans la rue, ne vous attardez pas à la dévisager. Regardez plutôt les hommes autours : une grande majorité va, non seulement poser les yeux sur elle, mais en plus, la toiser des cuisses à la poitrine. Elle sera réduite à son corps.

  • Le porno laisse une image fausse de la femme. Les images véhiculées dans le cadre de la pornographie sont le plus souvent celles de femmes toujours et immédiatement disponibles, parfaitement épilées, sensuelles et entreprenantes. Or une femme n’est pas toujours disponible, a besoin de temps et n’a pas forcément envie d’être « prise » sur le sol de la cuisine. Cette dernière expression reflète d’ailleurs bien l’aspect de « consommation » lié à la pornographie. C’est la femme l’objet principal du porno. Les scènes sont bien souvent filmées par l’homme dont on ne voit pas le visage quand il n’est pas carrément flouté !!
  • Le porno laisse une image fausse de l’homme. L’homme quand à lui est « performant », bien membré et l’acte peut durer, durer… et ce, dans de multiples positions. En général, l’acte sexuel n’a rien à voir avec ça. Beaucoup d’adolescents en arrivent à complexer de la taille de leur sexe alors que ce n’est pas la taille qui compte. Sur certaines vidéos, l’homme en scène est parfois menteur (je pense à ces pseudo scènes amateurs où l’homme se fait passer pour un faux agent de l’industrie du porno) et pervers (adepte de filles trop jeunes et qui sont censées avoir plus de 18 ans). Vous pouvez ainsi croire que vous êtes un peu comme ces hommes qui jouissent sous vos yeux. D’ailleurs, ne jouissez-vous pas aussi comme eux ?
  • Le porno laisse une image fausse de la relation sexuelle. Je crois qu’une relation sexuelle, pour être saine, est a minima, empreinte de complicité, si ce n’est d’amour. Ça peut être une distraction, un bon moment en couple en toute simplicité et sans chichi, mais s’il n’y a aucune complicité entre les deux partenaires, on glisse vite vers un manque de sens et de respect. La relation sexuelle, pour être épanouissante, doit être un moment de partage, à deux, qu’il dure toute la nuit ou toute la vie… Enfin, c’est mon avis.

Le porno rend dépendant

Il devient vite une drogue

Le porno n’est pas illégal. Il surfe sur une pulsion naturelle liée à la survie de l’espèce : la reproduction. La dépendance est donc très pernicieuse et difficile à éliminer à première vue. Je me demandais toujours comment cesser de me masturber car on a toujours le matériel sous la main à moins de s’émasculer (ce que je déconseille, il y a d’autres solutions). Le désir est là lui aussi et surgit souvent quand on s’y attend le moins.

On trouve beaucoup de défenseurs de la pornographie. On trouve aussi beaucoup de défenseurs du cannabis ou du binge dringking, parceque c’est cool et que ce n’est sûrement pas mauvais. Si vous estimez bien vivre la pornographie, très bien. Si vous aimez cela, sans en abuser, très bien, vous n’êtes sûrement pas porno-dépendant. Quelle chance ! Mais n’allez pas dire partout que ce n’est pas une drogue ou que ça ne peut pas être une drogue.

Tant de personnes sont brisées par le cannabis ou l’alcool. De même, des millions d’hommes et de femmes ont leur vie brisée par la pornographie. Alors oui, je suis sûr que la pornographie peut provoquer des désordres psychologique (lien en anglais) et rendre dépendant. J’en parle pour l’avoir vécu. Toute habitude excessive peut mener à une addiction.

L’industrie l’a d’ailleurs bien compris et en profite pour faire de l’argent. Beaucoup d’argent. Comme l’ensemble des drogues de la planète, la pornographie est très, très lucrative. Elle représentait en 2010, 37% du trafic Internet mondial…

Mieux vaut s’y prendre tôt pour contrer le poids des habitudes

Au cours de la vie, pour faire simple, deux mécanismes freinent le sevrage à la masturbation et à la pornographie :

  • les pulsions sexuelles
  • la difficulté à se débarrasser des habitudes

Jeune, les pulsions sexuelles naissent et augmentent très vite à l’adolescence et diminuent progressivement pour atteindre un plateau ensuite. Et zéro en fin de vie.

Mais dans le même temps, plus on vieilli, plus les habitudes sont tenaces.

Moralité : mieux vaut s’en sortir tôt ! Sinon l’on peut aussi tomber dans l’addiction sexuelle avec multiplication à outrance des partenaires…

Graphique-jeunesse-vieillessePulsions sexuelles vs poids des habitudes

Le porno isole

On parle, pour décrire la masturbation, de plaisir solitaire. Au stade de la porno-dépendance, je ne crois pas que l’on puisse parler de plaisir solitaire. J’utiliserais plutôt le terme “d’habitude isolante”.

L’égocentrisme du début (mon plaisir, où je veux, quand je veux) se transforme avec le temps en une prison psychologique.

L’isolement n’est pas forcément visible, il est avant tout invisible.

Cet isolement se manifeste par une absence au moment présent (au travail, avec son conjoint, ses amis…), un besoin de s’isoler pour consommer de la chair en image (voir en chair et en os), un besoin de se masturber sans même en éprouver une once de plaisir (oui oui, l’orgasme devient tellement routinier qu’il n’est alors plus qu’une sensation sans un vrai plaisir associé) !

On veut s’en débarrasser mais on se sent seul sans pouvoir en parler.

Les bénéfices pour vous

Les premiers bénéfices du sevrage vous concerneront.

L’addiction au porno est un esclavage, le sevrage en libère. Si vous n’avez pas de vie sexuelle active avec un partenaire et que vous vous dites : « Quand je serai en couple je ne continuerai pas, j’aurai alors une meilleure source d’épanouissement sexuel », vous avez tort et cherchez un moyen de vous rassurer.

Une vie sexuelle active ne coupe pas la porno-dépendance !

Les dangers du porno

Ensuite, la pornographie peut mener à des troubles graves de la sexualité : les paraphilies (voyeurisme, frotteurisme, exibitionnisme…)

La pédophilie en est une ! Même si c’est certainement anecdotique, c’est pourtant une réalité : tous les consommateurs de pédopornographie sont d’abord passés par la case pornographie.

On trouve sur Internet des photos d’adolescentes qui se dévoilent sans réfléchir (sensuelles sans être forcément pornos), des sections Teens sur les sites classés X. Ces images sont choquantes et font fantasmer sur la jeunesse.

Certains s’arrêteront là, profondément choqués, d’autres continueront, par curiosité (comme les premières images pornographiques), par goût de l’interdit. Je ne généralise pas bien-sûr mais c’est une évolution possible et extrême de l’addiction :

« Il peut aussi y avoir des addicts qui ne sont pas des pervers à la base, mais qui glissent vers le délit. »
Marc Valleur, médecin-chef de l’hôpital Marmottan dans les Sex Addicts

Pour achever de vous en convaincre, écoutez cette émission sur un groupe de parole de pédophiles : l’ange bleu. Vers 35 minutes (et suivantes), le pédophile qui s’exprime a commencé comme ça.

Sur les docks – France culture

Vous gagnerez en liberté.

Vous pourrez être seul chez vous sans forcément vous masturber compulsivement. Pourquoi pas avec un accès Internet non filtré à terme.

Vous gagnerez du temps et de la disponibilité intellectuelle pour faire des projets.

Les bénéfices pour votre partenaire

L’autre grand gagnant de votre sevrage sera votre partenaire (actuelle ou future).

Vous serez plus agréable à vivre car vous serez fier de vous et libre ! Rempli d’estime de soi.

Ma vie de famille a souffert de ma dépendance dans le sens où je n’étais plus disponible, mais surtout parce que j’étais devenu invivable car très irritable, très dépressif et très malheureux. Parce que cette addiction entraîne une destruction de son estime de soi ! Comment avoir une bonne image de soi quand votre vie n’est plus qu’une succession de plaisirs dégradants suivie de frustrations puis de dégoût de soi ?
Paul B.

Il/elle sera considéré en vérité et sans arrière pensée. Si vous avez une vie sexuelle active, elle pâtit de votre addiction, vous cherchez à imiter des positions vues en vidéo, votre partenaire ne vous attire pas autant qu’elle le devrait… Tout cela va changer avec votre libération de la pornographie.

Enfin vous augmenterez grandement vos chances de lui faire échapper à l’adultère. Non pas que tous les pornos-dépendants tromperont leur femme !

La pornographie se nourrit de la nouveauté et de l’interdit. Deux caractéristiques de l’adultère. Pour assouvir vos fantasmes, vous pourrez un jour ou l’autre passer à l’acte avec une nouvelle femme que vous consommerez comme vous consommez un média porno.

Le processus de sevrage fera potentiellement intervenir votre conjoint. Réussir à vous sevrer contribuera à resserrer vos liens et à développer le dialogue dans votre couple.

Les bénéfices pour l’éducation de vos enfants

Imaginez-vous, devant votre écran, pantalon baissé devant une vidéo X. Un de vos enfants vous surprend.

Les boules non ?

Où alors, ça peut être des échanges, trouvé sur l’ordi, des photos que vous y stockez, etc. C’est le premier point : ça la fout mal d’être surpris par ceux qu’on aime.

Mais aussi, il faut pouvoir parler de sexualité simplement à ses enfants avant l’adolescence car après, les paroles des parents dans ce domaine ont moins d’impact. Pouvoir parler de ça sans tabou et sans gêne à ses enfants, c’est vraiment confortable !

Ado, mes parents avaient découvert que je me masturbais. Ils m’ont dit “c’est normal”, c’est bien. En fait, c’est parce que ma mère acceptait que mon père regarde du porno en se disant qu’il valait mieux qu’il le fasse en sa présence. Pourtant le porno n’était qu’un symptôme du fait que leur couple n’était pas au top…
Clément

Plus tard, une fois sevré, et si besoin, vous pourrez parler du porno à vos enfants en les regardant droit dans les yeux.

En bonus : 100 raisons de ne plus consommer

“Alors, tu as fait quoi quand j’étais pas là ?” Cette question est la porte ouverte au mensonge pour un accro au porno.

Pouvoir répondre sans honte et sans rougir à cette question est la première raison évoquée dans une liste de 100 raisons de cesser de visionner du X.

Vous ne savez pas quelles raisons invoquer pour aider votre conjoint à dans son sevrage ? Vous voulez arrêter mais cherchez de l’inspiration ? Ce fichier est une synthèse de raisons qu’ont pu trouver des porno-dépendants sur les forums de dependance-sexuelle.com pour sortir de leur addiction.

Voir le fichier

Pour aller plus loin

Avant j'étais accro au porno

Voir aussi :
Arrêter la pornographie – Les rechutes lors du sevrageTémoignages d’accros