Ça y est. Le gouvernement indien a décidé d’ « interdire le porno ». Fausse bonne idée ? Ou bien vraie bonne idée ? Pour ou contre ?
Ce qu’ils ont fait
Le ministère des Télécommunications a demandé aux fournisseurs d’accès à Internet de bloquer 857 sites pornographiques, estimés « répréhensibles ». Officiellement, cette action avait pour but de lutter contre la pédopornographie. En fait, le blocage était global sur tous les principaux sites porno fréquentés du pays. Je plains ceux qui ont du dresser cette liste : ils doivent avoir bien mal au bras.
857 sites. C’est une goutte d’eau dans un océan !
Les internautes qui cherchaient à ouvrir un site porno tombaient donc sur une page blanche.
Les réactions
Des célébrités, des politiciens, ont exprimé leur opposition à ce projet. On a assisté à un tollé général. L’Inde, comme un seul homme a fait bloc contre cette décision. Pourtant, le pays a besoin d’un vrai débat sur la place de la femme et se fait souvent remarquer par des faits divers récurrents et particulièrement troublants. Un des majors des sites de vidéos porno explique d’ailleurs que l’Inde représente 40% de son traffic mensuel !
Bref. Résultat des courses, le gouvernement indien a lâché l’affaire. Pshhh… pétard mouillé !
Une solution court terme…
Leur idée n’est, selon moi, pas la bonne. Trop court terme, trop imposée. Il y a de l’idée, cela part d’une bonne intention, mais ce n’est pas viable. D’ailleurs, ça n’a pas tenu plus de 6 jours.
Regardez par exemple une carte de 2014 des pays où la pornographie est illégale :
En rose, les pays où la diffusion et la distribution de contenus pornographiques est illégale – quelques-uns en interdisent même explicitement la simple possession. Ce qui saute aux yeux, c’est que ce ne sont pas que des pays des droits de l’homme…
La prohibition pure et dure ne fonctionne pas. Je rêvais, quand j’étais addict, à une vraie interdiction inaccessibilité du porno. La clé est là. Ce que je voulais, c’était de ne pas pouvoir accéder à du porno ! Je souhaitais me le rendre volontairement inaccessible facilement et définitivement.
… Plutôt des solutions long terme
Finalement, les solutions globales et sur le long terme consisteraient par exemple à :
- développer de bons filtres web dynamiques comme cela est évoqué dans cet article sur le porno en entreprise,
- développer la recherche dans ce domaine : que les grandes entreprises comme Google, Facebook, Microsoft s’attellent à catégoriser finement les sites. Google le fait déjà en quelque sorte pour les résultats de recherche : ils ont des algorithmes pour détecter si vous essayez de finter pour monter dans ses résultats.
- éduquer et cesser de nous rabâcher toujours et partout qu’il faut se masturber pour être heureux. On trouve même des articles qui arrivent à vous faire croire que c’est très bon pour votre couple !!
- clarifier le terme de « pornographie » : caméras cachées, amateurs, professionnels, création d’un label pour assurer que « aucun
animalêtre humain n’a été blessé durant ce tournage » ? - la rendre obligatoirement payante pour en rendre l’accès moins facile et immédiat. Même les professionnels militent pour cela (pour des raisons différentes bien sûr),
- toucher les politiques pour les sensibiliser au sujet et provoquer un débat de société sur la pornographie :
- la violence dans la pornographie,
- le respect de la femme dans la pornographie,
- le respect de l’homme dans la pornographie,
- les risques d’addiction à la pornographie,
- le traffic humain lié à la pornographie.
Le tout d’un point de vu sociologique : risques vs bénéfices. Car oui, la pornographie incite à mater dans la rue, oui elle véhicule de la violence, oui elle incite les filles à s’épiler sans arrêt (et ça fait mal !), etc.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Ah bah je suis au moins d’accord avec vous sur le fait qu’interdire le porno est une fausse bonne idée. Vos solutions ‘à long terme’ ne me paraissent pas encore très nettes; Il faut les détailler. Même si je suis assez critique vis-à-vis de vos initiatives, vous avez le mérite de proposer des idées qui incitent à un débat de fond.
Si ça se trouve, d’ici une vingtaine d’année, ces pensées seront au cœur des débats de notre société et peut-être que cela ouvrira la voie à un mode de vie ou le bonheur pour tous et toutes ne sera plus une chimère et ou la frustration sera reléguée au fond des tiroirs.