La sobriété heureuse : ce à quoi j’aspire.

Le bonheur, c’est l’équilibre. Vous comprendrez donc qu’au moment où j’ai entendu cet homme – Pierre Rabhi, agriculteur et philosophe – parler de cette théorie à la radio, le sujet m’a intéressé. Voici quelques réflexions tirées de son livre Vers la Sobriété heureuse, éditions Babel, avril 2013. Et pourquoi il me semble qu’elles peuvent – aussi – vous aider à sortir du porno.

Le plan

  • Avant propos
  • Les semences de la rébellion
  • La modernité, une imposture ?
  • La sobriété, une sagesse ancestrale
  • Vers la sobriété heureuse
  • Annexes

Premier constat : la croissance illimitée est une chimère.

La quête du toujours-plus à l’échelle du monde n’est pas tenable. Les ressources sont limitées. Et elles devraient être partagées. La solution à cela réside dans l’éveil des consciences. Dans la modération.

L’argent est devenue une fin et non plus un moyen. C’est une valeur suprême immatérielle qui transforme les sociétés, les personnes, les paysages. Le temps même ! La perte de temps est abolie, tout est disponible, tout le temps. Les magasins ouverts le dimanche, les parents ne voient pas leurs enfants le soir, « l’indolence est tenue pour de la paresse ». Les rythmes sont très rapides et la frénésie permanente car le temps est maintenant indexée sur l’argent. Les marchés du blé, du cacao, des matières premières sont « à termes », ayant le pouvoir d’enrichir le spéculateur et d’affamer des populations.

Deuxième constat : la modernité et la modération ne sont pas incompatibles

Le but de Pierre Rabhi n’est pas de rendre nostalgique son lectorat. Il regrette seulement que l’on ne s’appuie pas plus sur l’existant, la tradition, le vécu pour l’enrichir de la modernité. En effet, bien que le passé recèle bien des valeurs qui n’ont plus de raisons d’être (droit des femmes, violences, injustices…), il est des valeurs du passé qui « honorent l’être humain » et « dont le monde a un besoin croissant » p.85.

Il ne cache pas non plus que cette simplicité a un coût. Qu’elle demande souvent du courage. C’est ce courage auquel je vous invite – dans une moindre mesure j’en conviens – lorsque je conseille de modifier ses habitudes informatiques pour gagner en liberté.

En quoi cela peut vous aider

Modération, auto-limitation volontaire

« Un esprit de modération peut triompher de l’envie et instaurer en nous un bien-être profond, que l’objet de notre convoitise ne peut nous offrir » p. 50. C’est bien sûr valable pour le porno (à lire en long en large et en travers sur le site, les témoignages, les commentaires) mais pour toute notre vie. Et c’est cela sur lequel je vous invite à vous appuyer.

Des exercices petits, régulier, d’entraînement de la volonté, de la modération. Pour être capable de dire un « non » ferme et doux à certaines de vous envies. Sereinement et pour vous. Pas pour le voisin.

Engagement, mettre l’humain et la nature au cœur de nos préoccupations

En vous préoccupant en premier lieu de l’humain et de la nature autour de vous, vous allez inévitablement vous engager pour telle ou telle cause qui vous semblera bonne et juste. Vous allez aider l’Homme, aider la Nature. Et cela vous procurera du bonheur et de la joie. Un sentiment d’utilité et, osons le dire, de fierté !

« Il est absolument évident que c’est par le changement positif des individus que le monde changera positivement. Il n’y a pas d’autre voie » p.61.

Ce n’est donc pas égoïste, c’est un bénéfice collatéral.

Rééquilibrer les relations masculin/féminin

Une des clés de la sobriété heureuse. C’est aussi quelque chose pour lequel je me bats ! Que la femme (et j’ajoute l’homme) ne soi(en)t pas ravalé(e)s au rang de marchandises :

« L’image de la femme est pour ainsi dire une sorte de matière première à forte valeur ajoutée en fantasmes commercialisables de toute sorte. La moindre boutique de presse fait étalage d’images de femmes dénudées, ravalées au rang de marchandises ; en fait, innombrables sont les circonstances où les attributs sexuels de la femme sont exhibées à des fins commerciales. » p.118

Revoir l’éducation que l’on donne aux enfants

Pour cela, il est vital de soi-même s’éduquer à la modération. Pour aider les enfants à être eux-même, il faut soi-même avoir réfléchi à cette notion. On ne peut transmettre que ce que l’on a reçu ou acquis.

« L’initiation à la modération est source de joie, car elle rend plus accessible la satisfaction, abolissant la frustration que produit le toujours plus, entretenue en permanence par une publicité au talent pernicieux, dont tours les enfants devraient être protégés » p.122. Chaque enfant, chacun doit trouver sa place sans être mis toujours en compétition depuis le primaire jusqu’à l’université.


Le passage qui, selon moi, résume le mieux le livre est le suivant :

« Mais il est impératif d’œuvrer pour que les choses évoluent vers la cohérence, et que l’incohérence ne soit plus considérée comme la norme, et encore moins une fatalité. Toutes les occasions de nous mettre en cohérence sont à saisir. Il ne faut surtout pas minimiser l’importance et la puissance des petites résolutions qui, moins d’être anodines, contribuent à construire le monde auquel nous sommes de plus en plus nombreux à aspirer. » p.62