Si tu as envie de tromper ta femme, lis ça d’abord : c’est une lettre ouverte à Julien qui explique que tromper sa femme c’est super.

Julien, on a quasiment le même âge (à un an près), ça fait 5 ans qu’on est mariés tous les deux. Tu as choisi l’infidélité et moi la fidélité. J’ai lu ton témoignage sur Rue89 et j’invite ceux qui liront ces lignes à d’abord lire en détail ce que tu y livres de toi.

Ton témoignage m’a fait réagir et je vais expliquer en quoi.

C’est super avec ta femme… mais ça pourrait être mieux !

Tu nous racontes que c’est super avec ta femme. Tu en parles avec enthousiasme visiblement.

La dernière fois que j’ai eu une relation sexuelle, c’était avec ma femme hier soir. C’était bien. C’est toujours bien avec ma femme.

C’est super mais je vais te dire un truc : ça pourrait être encore mieux ! Tu lui mens (activement ou passivement). Tu te caches, tu la trompes au sens premier du terme. Tout ça pour ne pas qu’elle découvre ta double vie. Tu dis faire ça pour la protéger et en ça, tu n’as pas tort car visiblement tu n’éprouves aucun remord et tu n’as pas du tout envie de changer.

Ce prénom, ce nom de famille, ce mail et le numéro de téléphone portable avec lesquels nous nous contactons sont entièrement dédiés à sa deuxième vie, et inconnus de sa femme.

En plus des aspects pratiques de ta vie (ce que tu fais, qui tu vois, où tu es…), je suppose que tu lui caches aussi tes angoisses : ne plus être capable de séduire, ton désir (conscient ou non) d’écraser les autres hommes et de posséder leurs femmes.

Tu recherches avec frénésie la sécurité. Le besoin de plaire à des inconnues. Cette sécurité, tu pourrais la trouver avec ta femme si tu t’ouvrais un peu plus à elle : l’intimité psychologique renforce l’intimité sexuelle.

Pourquoi maintenant j’ai l’impression de m’envoler quand j’ai un orgasme avec ma femme ? Car j’ai maintenant cette union qui n’est pas que physique mais aussi psychologique et intellectuelle.

Ton enfance : ton père battait ta mère

Tu lies ton infidélité à ton enfance. Tu parles de ton père qui battait ta mère. Et c’est pour ça que tu penses vouloir écraser tous les hommes (pour la venger). Je ne suis pas psy mais voici mon analyse de ce point.

Il me semble que tu reproduis ce que faisait ton père, non pas sur ta femme, mais sur les femmes ; non pas exactement de la même manière que lui, mais par le mensonge et la possession. Tu les réduits à des “plans”. Elles ne connaissent rien de toi d’après ce que tu dis. Tu les prends sans les aimer et après hop, tu passes à une autre. Bien sûr, ce ne sont pas toutes des victimes j’imagine ! Sans te dédouaner avec ton enfance, tu te justifies :

  • Une faute qu’on ignore, elle n’existe pas”.
  • S’il n’y a pas de sentiments, y a pas de problème”.

Mais au fond tu dis toi-même : tu as créé un monstre.

On peut dépasser ses fragilités

Tu exclus de battre ta femme ! Déjà, c’est formidable !

Mais le dérivatif que tu as trouvé, c’est aussi une violence extraordinaire. Pourquoi t’être marié si tu te fous complètement de ton engagement ? Comme écrit dans le commentaire qui est sorti du lot sur le site de Rue89 :

Autant je comprends le libertain, la libertine qui s’assume, autant le type qui se marie pour aller coucher une fois par semaine ailleurs, ca me laisse perplexe.

[…] Je n’aime pas cette manie de jurer, pour tromper ensuite, et s’excuser avec larmes obligatoires quand on est pris la bite dans le sac.

Les blessures produisent des fragilités. Mon père a trompé ma mère un an quand j’étais ado. Je reconnais donc que ce sujet est sensible chez moi. D’ailleurs, je te rejoins à 200% quand tu dis :

Avoir un parent trompé, c’est dévastateur pour un enfant.

Mais ta fragilité peut être réparée par le temps, l’effort, la réflexion… l’amour (?). Tu peux te servir de cette blessure là :

  • comme d’un tremplin pour mener une vie unifiée et épanouie
  • t’engouffrer dans la brèche et entraîner tes proches avec toi.

La clé du bonheur : l’unité, la cohérence

Je ne dis pas que tu n’es pas heureux, mais ta vie semble manquer d’unité et cohérence. Entre les différents moments de tes journées d’abord : être attentif à ta femme quand tu es avec elle, tringler une nenette quand elle a le dos tourné alors que tu sais que ça la ferait souffrir.

Entre ton corps et ton esprit. Tu découpes ton être comme tu découperais une tablette de choc’ ! Les deux sont dissociés pour toi. Si tu savais, Julien, comme c’est bon d’être vrai, de ne pas mentir, d’être libre !

 

Pour conclure

Tu m’as fait gentiment marrer en disant :

Pour ce qui est de mes protections, j’utilise des préservatifs. Je veille à ne pas faire prendre de risques à ma femme. Je suis draconien.

Des capotes, ça craque et des filles qui baisent après 2 ou 3 regards, elles ont pu en voir couler du sperme dans leur vie… Donc non, tu ne me paraît pas être “draconien” !

Pour finir, je ne te jettes pas la pierre Pierre. Comme toi, j’ai menti passivement (en ce qui concernait ma consommation de porno). Comme toi, j’ai fait souffrir ma femme. J’ai réussi à aller au delà de ma fragilité. Je me connais, je connais ma femme, je connais mon couple. Je sais que la vie n’est pas un long fleuve tranquille et voulais te partager mon ressenti en profondeur.